mardi 15 mai 2012

Blasonnement patronyme Cadudal.

Voici un blason que je propose pour la famille Cadudal, originaire du pays vannetais, en Bretagne.

Cadudal, également connu sous la forme Cadoudal est un vieux nom breton signifiant vaillant au combat.

Bretagne, courage et combat, l'idée qui vient immédiatement à l'esprit est  celle du dragon rouge !
Les armes du pays de Vannes étant un champ d'hermines à une croix engrêlée de gueules, un rappel peut être indiqué par une bordure engrêlée de gueules, le dragon posé sur un champ d'hermines...


Mais ce blason, quoi qu'esthétique, possède quelques inconvénients majeurs :
Le dragon rouge, comme les hermines, sont des marqueurs géographiques et historiques.
S'ils conviennent pour une commune, une région, un peuple, ils sont inadaptés pour des armes de particuliers.


L'idée de vaillance et de combat doit donc être rendue par une symbolique plus appropriée.
Le loup tenant une dague me paraît un bon compromis entre l'idée d'héroïsme guerrier et la nécessaire simplicité qui doit émaner d'armoiries familiales.


Cadudal :

D'argent, au loup ravissant de gueules tenant dans sa dextre une dague du même,  à la filière de gueules.




Autre blasonnement possible, tenant compte des suggestions formulées par M. Guerno :

D'argent, au chien rampant de gueules tenant dans sa dextre une dague du même.


15 commentaires:

  1. Ces deux créations sont excellentes, avec toutefois une nette préférence de ma part pour la première. Je suis étonné par vos scrupules concernant l'utilisation du dragon ou du champ herminé. On peut parfaitement les utiliser, ce n'est ni prétentieux ni réservé à l'héraldique civique.
    Bien cordialement.

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  2. Le dragon rouge du rêve de Merlin est un emblème pan-brittonique, commun aux Bretons, aux Gallois et aux Corniques qui se reconnaissent en lui. C'est donc un symbole de peuple, comme le trident ukrainien,le Lauburu des Basques ou la testa mora corse... Bien qu'effectivement très joli et sans qu'au fond rien n'interdise son utilisation, il semble tout de même exagéré de l'appliquer à un particulier.
    Très cordialement
    MM.

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  3. Bravo pour ces réalisations très réussies. Je préfère également le second, plus simple et surtout plus lisible et tout aussi explicite. La filière n'est peut-être pas nécessaire, faites un essai sans.

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  4. Je vous félicite encore pour la beauté de vos réalisations. Sur le fond, en ce qui concerne le premier blason, la bordure engrêlée était en général en usage pour les brisures de cadet. Pour le loup, il n’était pas considéré comme emblématique de la vertu, au contraire. Ce n’était un animal emblématique de la vaillance. Le valeureux affronte franchement et seul, or le loup chasse en meute, à la nuit, en se cachant (le masque qui porte son nom a peut-être trait à cela). Il était chassé et méprisé (bien sûr à tort, mais c’est ainsi). Le loup en entier est un meuble peu usité, en France à tout le moins (j’ai les oeuvres d’Armando Palacio Valdès publiées à Madrid, la reliure porte des armes couronnées : d’or à deux loups passants de sable, mais je ne sais à qui les attribuer). Sauf exception, on utilisait sa tête arrachée pour orner certains blasons, et en nombre, en général par trois, insigne de louveterie je pense.
    Cordialement

    JC J SH

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  5. Merci !
    Il me semble cependant que dans la tradition celtique, le loup ne jouit pas d'une mauvaise réputation, bien au contraire ! Ar Bleiz est le symbole par excellence du guerrier celte, les combattants gaulois recouvrant leur casque d'une tête de loup après avoir mangé le cœur de l'animal pour s'en approprier les vertus... Le loup ayant ensuite progressivement cédé la place à son frère domestiqué, le chien, dans le bestiaire mythologique...

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  6. Quand l'héraldique, et les héraldistes, se dégageront-ils du carcan pseudo-médiéval ? Utilisons toutes les posibilités de l'art, faute de quoi les blasons vont se retrouver dans la naphtaline des bibliothèques, avant de finir dans les poubelles.

    Je trouve très bien que vous les rameniez dans la lumière de l'usage et de la vie. Nous sommes dans une culture du signe, c'est ainsi, et il est urgent d'affirmer que nous avons un droit à l'image !

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  7. Pour le blason Kadudal Bien des raisons plaident pour qu’on suive la tradition bretonne, plutôt que de se plier à ce que la rationalité productiviste dit du loup. Ne serait-ce que parce que l’héraldique est un des derniers lieux de liberté pour notre imaginaire traditionnel.

    En effet, le loup jouit d’un statut privilégié dans la symbolique celtique. En dehors de la cosmologie, il relève du contexte guerrier dans lequel ses qualités naturelles d’habileté tactique, d’endurance, de solidarité de groupe, de fidélité à sa femelle, d’esprit de sacrifice, l’ont fait admettre très tôt.

    Déjà bien représenté dans l’onomastique hispanique (Lobetum capitale des Lobetanes ap. Ptolémée, II, 6, 59), le loup est en relation avec les bandes juvéniles des Celtes d’Hispanie. La peau du loup donne à ses porteurs l’aspect et les pouvoirs des loups. L’usage en est attesté chez les Celtibères de Nertobriga en 152 av. l’ère (Appianus, Iber., 48), ce qui rappelle les berserkir germaniques ulfheðnar « peau-de-loup ». Le bassin de Gundestrup des Celtes du continent offre la représentation d’une file de guerriers placés en face d’un loup, avec une signification initiatique (K. McCone).

    Plus spécialement dans le monde brittonique (pays de Galles, Cornwall, Bretagne) le loup donne un nom et une image du guerrier, vieux-breton bled //bleidh//, le composé arth-bled « ours-loup » étant un « guerrier-loup ». Le guerrier peut être aussi un « chien » qui est un loup euphémisé. Les Trois Guerriers-Éminents, les Cynrysseddad, du Mabinogi de Math, l’un des récits fondateurs de la mythologie brittonique, raconte la naissance des dieux et de la classe d’âge des iuuenes, qui ont été conçus sous forme animale dans les forêts.

    Le chien est lui aussi pris en bonne part dans l’onomastique celtique. Ir. cú, Ga. ci, Br. ki fournissent une désignation métaphorique du bon guerrier qui manifeste les qualités d’un animal de chasse et de combat. De nombreux anthroponymes comportent un élément issu de Ct. *kuno- : Gl. Cuno-barrus « Fureur-de-Chien », Cuno-pennus « Tète-de-Chien », Cuno-belinus (Br. Convelen) ; Ir. Conall, Conchobar, Conaire ; vxGa. Gurci « Homme-chien » sur une inscription du Brecknockshire (VIIe-IXe s.) ; Cunovali sur une inscription du Cornwall ; Ga. Cyndeyrn « Chef-Chien » ; Cynhawal du Gododdin, Cynhafal « Semblable-à-un-Chien » ; Cynon « Grand-Chien » ou « Chien-Divin » ; Cynddelw « Forme-de-Chien » ; vieux-breton Tanki //tangi// (Cartulaire de Redon 870), md. Tangi, « Chien-de-Feu » (= guerrier ardent).

    Donc un loup armé ou un chien de feu peuvent représenter métaphoriquement un bon combattant dans la tradition particulière dont il s’agit.

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  8. Très intéressant !
    J'ai fait une troisième proposition, tenant compte de vos remarques.

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  9. Personnellement, je préfère tout de même le loup, animal mythique.

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  10. Georges Cadoudal aurait certainement apprécié ces armes ! Félicitations !

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  11. Cher Marc,
    si la première version est sublime, j'opterais plutôt pour la seconde, plus équilibrée.
    La troisième me paraît trop simple pour des armes modernes.
    Dans l'héraldique "traditionnelle", force, vaillance et valeur au combat sont souvent représentées par un lion, mais cela, j'en conviens, ne fait pas très breton!
    Cordialement
    YdK

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  12. Merci pour ces observations !
    Le lion étant traditionnellement réservé à la haute noblesse, aux armoiries royales, il vaut mieux, pour des armes de particuliers être plus modeste. En outre, le loup est un animal typiquement celtique.

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  13. il va de soit que la famille Cadudal est déjà pourvue d'un blason. j'en ai toutefois copie pour ceux présent lors du serment de penthièvre.
    lordbzh@hotmail.com

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  14. Il ne s'agit pas de la même famille.
    Et rien ne va jamais de soi.

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