lundi 30 avril 2012

Deux logos personnels

Toujours dans le cadre d'un cours d'illustration donné à Sup de Pub Paris ,  voici deux emblèmes personnels créés par les étudiants de SPCom digital, et que j'ai retravaillés pour les offrir à leurs propriétaires.

Le premier est un blason. Monsieur Vincent Gallay a imaginé des armes parlantes, simples et élégantes, parfaitement dans l'esprit de l'héraldique.


Le second est un monogramme, celui de mademoiselle Marlène Judas.
Il utilise les lettres du patronyme Judas disposées autour d'une étoile terminée par le S.



D'autres suivront...


vendredi 27 avril 2012

Les lavandières de la nuit.


Voici ma dernière illustration : Les lavandières de la nuit.

Il s'agit d'une image qui figurera sur la couverture des légendes de Bretagne à paraître aux éditions Yoran Embanner de Fouesnant.

Les nuits de pleine lune, les lavandières de la nuit  lavent leurs draps dans les fontaines isolées, au détour d'un chemin. Le voyageur imprudent qui les rencontre est invité à les aider à essorer leurs draps. Malheur à celui qui  ne tord pas le linge dans le même le sens  qu'elles : il les rejoint dans l'autre monde !

Les Lavandières de la nuit , Kannerez noz en Bretagne, ne sont pas une légende spécifiquement celte. On les retrouve du Nord au Sud dans toute l'Europe 

George Sand y fait référence dans ses légendes rustiques :

Autour des mares stagnantes et des sources limpides, dans les bruyères comme au bord des fontaines ombragées dans les chemins creux, sous les vieux saules comme dans la plaine brûlée du soleil, on entend, durant la nuit, le battoir précipité et le clapotement furieux des lavandières fantastiques...

Lavandeira da noite au Portugal, Lamina au Pays basque, Night washerwoman en Angleterre, elles sont le symbole de la peur qui  noue le ventre et des décisions à prendre face au destin. Celui-ci est suggéré par l'eau dont la traversée représente une épreuve initiatique.
Dans la tradition irlandaise, ce ne sont pas des draps que les lavandières tordent, mais des boyaux !
 
C'est pour cette raison que j'ai choisi de représenter, à demi immergée, une roue de charrette, symbolisant la roue de la fortune, le destin.

Les autres éléments figurés sont ceux, classiques, décrits par la légende.

Kannerez noz. Acrylique. 65 x 50 cm.


Pour les curieux et les amateurs d'acrylique, j'ai mis en ligne une explication détaillée sur ma technique :

Les lavandières de la nuit : Work In Progress



Les lavandières de la nuit WIP

Voici, de façon détaillée, les différentes étapes de la réalisation des lavandières de la nuit.


1. idée

Les lavandières de la nuit sont des spectres que le voyageur imprudent rencontre au détour d'un bois, les nuits de pleine lune. Réunies autour d'une fontaine isolée, elles tordent leurs linceuls.

L'idée s'impose d'elle-même : Les femmes maléfiques font face au spectateur. Interrompues dans leur action, elles sont figées et leurs regards convergent vers la future victime.
Pour être fidèle à la légende, l'action se situe au clair de lune, dans une atmosphère de contre-jour lumineux qui accentue le mystère.


 2. Composition

J'ai choisi pour cette scène une composition en diagonale, plus originale qu'une classique organisation des figures en pyramide.
Les trois personnages s'inscrivent dans la partie gauche du tableau ( figure 1).

Figure 1


Les éléments de décor sont progressivement mis en place. La lune, tout d'abord, qui encadre le personnage en pied et les draps noués au premier plan ( figure 2). Je travaille avec des calques - que je déplace sur une feuille quadrillée par les tracés régulateurs -  et modifie pour trouver le bon ajustement...

Figure 2

puis les figures d'arrière-plan ; les arbres et la roue de charrette ( figure 3)...

Figure 3


Le personnage du centre et de droite présentent tous les deux leur visage de face. Pour le dynamisme de la composition, une rectification s'impose. Je fais pivoter légèrement la tête de la femme étendue vers la gauche, rétablissant l'équilibre avec l'ensemble ( figure 4) .

Figure 4

La composition me semble à peu près satisfaisante - on n'est jamais vraiment satisfait - je peux passer maintenant à la réalisation.


2. Exécution à la peinture

Le dessin est reporté sur mon support , un contrecollé, préalablement enduit de Gesso.
C'est la contre-épreuve.

Quelques modifications et ajouts de dernière minute interviennent. La roue de charrette est repoussée plus en arrière, appuyée contre la racine. Le personnage couché pose sa main sur un battoir, donnant plus d'équilibre au premier plan. C'est en outre un élément présent dans la légende ( figure 5).
Figure 5

Le travail à la peinture peut commencer.
L'illustration est réalisée avec des acryliques en tubes et liquides.

L'aplat principal est posé, au pinceau. Je choisis un bleu turquoise qui servira de base pour le ciel et son reflet dans l'eau ( figure 6).
Figure 6

Puis un noir opaque recouvre les arbres, de façon à bien marquer les zones essentielles ( figure 7 ).
Pour avoir une vision claire de l'ensemble, ne jamais rester collé le nez sur l'image : toujours prendre du recul, se mettre à plusieurs mètres et observer.
Figure 7

L'aérographe intervient. Sur l'aplat bleu turquoise, je dégrade un glacis bleu-noir autour de la lune.
Les " jus" transparents superposés à des aplats acrylisés permettent d'obtenir des teintes profondes et très lumineuses, ce que ne permet pas un travail "dans le frais" ( figure 8 ).
Figure 8

Je finis maintenant de poser les aplats restants (figure 9).
Figure 9


Si le ciel et l'eau ont été traités en glacis, pour les matières, j'utilise des frottis.  Je reviens au pinceau sec, avec des valeurs plus claires.
D'abord les parties éclairées par la lune ( figure 10 )...
Figure 10
puis les lumières incidentes, en bleuté ( figure 11)
Figure 11
Je rajoute des lichens. C'est un petit artifice qui permet d'illuminer l'image. Les scintillements ajoutent à  l'atmosphère irréelle ( figure 12 )
Figure 12

Vient ensuite le travail des matières sur les vêtements. Le frottis est idéal pour faire ressortir le côté usé des tissus ( figures 13 et 14 ).
Figure 13

Figure 14


 Finalisation de l'arrière-plan : travail sur le paysage, la Lune et la roue de charrette ( figure15)
Figure 15

Une fois les matières terminées, je reviens en glacis, sombres sur clair, pour indiquer les volumes, les ombres  ( figure 16)
Figure 16

Puis à nouveau en clair sur sombre, avec des rehauts de blanc pour faire ressortir les brillances, sur les tissus, les visages, les mains ( figure 17)
Figure 17

Il ne reste plus qu'à harmoniser l'ensemble:
Les personnages et objets du premier plan , vus à contre-jour , sont recouverts par un léger glacis bleu nuit et entourés d'un halo lumineux ( cheveux, contour des vêtements ) donnant ainsi une cohérence avec l'arrière-plan.  ( figure 18).
Figure 18

Encore quelques ajustements de lumières et d'ombres, sur les mains, les vêtements et le résultat final est prêt à être livré ( figure 19 )
Figure 19


D'autres modifications interviendront sans doute plus tard, quand l'image sera ressortie de son carton après  quelques mois d'oubli.  Une illustration n'est jamais terminée.
Un regard neuf s'impose toujours





dimanche 8 avril 2012

L'histoire

Voici une image retrouvée dans mes cartons.
C'était un premier essai pour la petite classe, qui , pour l'occasion,  mettait en scène ma fille avec ses poupées...

L'histoire. Encres et acrylique sur Bristol. 23 x 33 cm


La petite classe. Encres et acrylique sur Bristol.


Joyeuses Pâques à tous !

mardi 3 avril 2012

Blason famille Garcia Rouquet

Voici une proposition pour la famille Garcia-Rouquet.

Le Patronyme occitan Rouquet , dérivé de Roque signifie petite roche, avec le sens de petite forteresse, sans doute perchée sur un lieu rocheux.

Le patronyme Garcia , fréquent dans la péninsule ibérique, signifie quant à lui ours. Il dérive de la racine Arz, qui a donné Artus, Artos et que l'on retrouve dans les langues indo-européennes , mais aussi pré-indo-européennes comme le basque ( hartz ) . C'est une racine ancienne remontant à la plus lointaine préhistoire.


Les familles étant respectivement originaires d'Occitanie et de Castille, les couleurs qui s'imposent naturellement sont le gueules et l'or.






De gueules, à une fasce abaissée crénelée d'or maçonnée de sable surmontée d'un ours passant d'or.