jeudi 28 avril 2011

Blason pour un photographe...

Voici un blason que je propose à mon ami Patrice Sornin, photographe de profession et dont le patronyme est originaire du Dauphiné...

Le nom Sornin est étymologiquement rattaché à Saturne. Il est une contraction de Saturninus ( Saturnin ).

Le Dieu Saturne, Kronos chez les Grecs,  est le Dieu de l'âge d'or, fils d'Ouranos, le ciel, et de Gaia, la Terre..
Dieu fondateur, civilisateur et impulseur de biens, on lui rend hommage lors des saturnales.
On le confond souvent avec le dieu de l'agriculture, car ses attributs sont la faucille , la vigne, parfois le sablier et la faux.

Le blasonnenement nécessite donc de prendre en compte plusieurs données :
- l 'étymologie du patronyme : La faucille et la vigne, sont choisis pour représenter le Dieu Saturne, donc le patronyme Sornin.
- l'origine géographique : L'azur et l'or, couleurs du Dauphiné seront celles du blason.
- la profession : L'image en négatif rappelle le principe de la photographie...

Coupé d'azur et d'or, au premier à la faucille surmontée d'un cep de vigne, au deuxième, chargé des mêmes, inversés, de l'un en l'autre.

Version alternative , sur les indications de Patrice Sornin. L'image est inversée par rapport au point central, qui symbolise l'objectif :
  Ecartelé en sautoir, au premier d'azur à la faucille d'or posée en fasce, sommée d'une grappe feuillée et tigée du même, au second et troisième de sable, au quatrième d'or à la grappe d'azur, tigée et feuillée, versée, sommée d'une faucille du même, versée, contournée.




mercredi 27 avril 2011

Blasonnement du patronyme Borderie.

Voici une proposition de blason que je fais à mon ami Michel Borderie ,  originaire de Brive-la-Gaillarde, dans le Limousin.

D'après le Larousse de 1906, une borderie était autrefois une ferme dont l'exploitant, le bordier , sorte de métayer, payait le propriétaire avec une partie de sa récolte.
L'étymologie de ce mot renvoie à borde, qui signifie planche, du francique bord. Il est de la même famille que bordure, border.

L'idée à rendre est donc celle d'enclos - de bordure- et de système économique impliquant un paiement en nature.
Les combinaisons de couleurs utilisées sont celles rencontrées fréquemment dans le Limousin, plus particulièrement en Corrèze,  -  voir blason de la Corrèze  - l'or, le gueules et l'azur.


 De gueules, chargé d'une barrière d'or surmontée à dextre d'une gerbe d'or liée d'azur et à senestre de deux mains d'argent, l'une, à dextre, tenant trois épis de blé d'or, et l'autre, à sénestre, ouverte, les recevant, à la bordure d'or.



Autre version , tenant compte des suggestions formulées par les lecteurs :

De gueules, à une barrière d'or accompagnée en chef de deux mains d'argent, celle de dextre tenant trois épis de blé d'or, celle de sénestre ouverte, les recevant , à la bordure d'or.

lundi 25 avril 2011

Blasonnement d'une abstraction.

Voici un blason que j'ai créé pour un particulier dont le nom signifie parfait.

Autant les noms de métiers, d'animaux, d'objets qui composent généralement les noms de famille sont faciles à transcrire graphiquement, autant les noms, rares, qui expriment une idée abstraite sont un casse-tête pour les héraldistes.

Il a donc fallu chercher ce qui pourrait symboliser la perfection.

Une fois éliminés les symboles ésotériques liés aux chiffres neuf ou quatre, qui dans de nombreuses cultures indiquent la plénitude, il restait à chercher parmi les choses simples qui indiquent ce qui est parfait, accompli.
Une ancienne coutume, presque tombée en désuétude en France mais toujours vivante dans le monde anglo-saxon et nordique, consiste, une fois la charpente d'un bâtiment terminée, à accrocher au sommet de celle-ci le bouquet final, pour indiquer que le travail est terminé et qu'il emporte la satisfaction.

C'est cette idée qui a été retenue.

D'azur, à une charpente d'or, faite de son poinçon, de ses arbalétriers et de ses fiches, sommée d'un bouquet  au naturel lié de gueules.
Voici une autre version, légèrement différente, qui tient compte des commentaires reçus...

D'azur, à une charpente d'or, faite de son poinçon, de ses arbalétriers et de ses fiches, clouée de sable,  sommée d'un bouquet  floral de trois quintefeuilles d'argent boutonnées d'or, feuillé de sinople et lié de gueules.


vendredi 22 avril 2011

Paskou laouen !

Deskit din... Encres et acrylique sur Bristol. Format raisin.

Apprenez-moi, mon Dieu, les mots qui réveillent un peuple. Et j'irai, messager d'espérance, les répéter sur ma pauvre Bretagne endormie...

             Yann-Ber Calloc'h.

 Joyeuses Pâques à tous !

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mardi 19 avril 2011

Les Duchesses de Bretagne.

Toujours au trait et en ligne claire - pour répondre aux impératifs de la collection  -  voici ma dernière illustration : Histoire des duchesses de Bretagne, à paraître aux éditions Yoran Embanner, de Fouesnant.

J'ai utilisé une composition inspirée des enluminures gothiques et placé deux blasons au premier plan : l'hermine plain, symbole du Duché et les armes de la ville de Nantes, capitale historique de la Bretagne où se trouve le château des Ducs.

Ermengarde d'Anjou, représentée à gauche, dirigea le Royaume durant l'absence de son époux Alan Fergent, parti en terre Sainte. Jeanne de Flandre, à droite, est restée célèbre pour son action d'éclat lors du siège d'Hennebont : à la tête d'une poignée de soldats, elle mit le feu au camp adverse et provoqua la déroute de l'ennemi, ce qui lui valut le surnom de Jeanne La Flamme. Anne de Bretagne, au centre de l'image, toujours chère au cœur des Bretons, fut la toute dernière duchesse de Bretagne...

La devise du Royaume potius mori quam foedari - plutôt la mort que la souillure - est inscrite en lettres d'or pour souligner le tout.

mardi 12 avril 2011

L'Europe aux mille blasons, fin.


Quelques pages intérieures du livre...

Pages d'introduction... Le livre commence par des considérations générales sur l'héraldique, l'histoire de l'Europe, les peuples et leurs cultures.

Un exemple de tête de chapitre : Les provinces de Scandinavie.
Les blasons sont présentés sur des planches. La numérotation renvoie à des explications.



L'ouvrage se termine par un lexique illustré. La liste n'est pas exhaustive, bien entendu, mais la plupart des termes rencontrés dans le livre sont expliqués au lecteur.
Heptanissoi, Kostroma, Esztergom, Sevilla, Guadalajara,Tolna

lundi 11 avril 2011

L'Europe aux mille blasons, suite...

Voici encore quelques armoiries extraites du livre l'Europe aux mille blasons...


L'héraldique la plus intéressante est celle dont les motifs sont les plus simples et les plus lisibles. Les blasons très anciens en donnent un exemple parfait. Utilisant des formes géométriques et des combinaisons de couleurs dont le seul but est la lisibilité, émaux sur métaux ou métaux sur émaux, ils sont toujours lumineux et d'une grande beauté plastique. On ne peut rien leur ajouter ni leur retrancher.

France ancien, Ogliastra, Florence.

 D'autres sont plus compliqués. Il s'éloignent parfois des règles de base de l'héraldique, utilisant des figures tendant vers une représentation réaliste, parfois même au naturel ou superposant émaux ou métaux entre eux.
Néanmoins ils peuvent être d'un bel effet.
En voici certains...

Fife, Heves, Ryazan, Tajmir, Bucuresti, Dithmarshen

Je trouve le blason du Tajmir particulièrement évocateur. L'oie à col rouge passant dans le ciel a une force remarquable. Le blason répond bien à la définition de l'oeuvre d'art : une machine à émouvoir.


Tarante, Prato, Drenthe, Jaen, Dobrzyn, Corfou.

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L'Europe aux mille blasons.



Après des années de recherches et de travail graphique, l'Europe aux mille blasons, va bientôt enfin voir le jour !

Ce livre, dont je suis l'illustrateur et également l'un des co-auteurs – avec Philippe Jouet et Jean de La Huberdière - présente les armes des grandes régions, nations et provinces historiques d'Europe.
Plus de 1500 blasons, 600 illustrations originales et une soixantaine de cartes l'enrichissent.


L'héraldique civique européenne, véritable miroir de l'Histoire, met en scène les mythes fondateurs, les dieux, les héros et figures marquantes des peuples qui composent le vieux continent, depuis l'Extrème-Occident jusqu'aux confins de l'Orient.
Elle offre un voyage dans l'univers fabuleux des animaux chimériques et de la chevalerie, mais aussi dans celui, plus prosaïque, des activités humaines, du travail, de la nature.
Elle est un reflet de la culture européenne dans ses aspects les plus éclatants.

Des Dieux, des héros et des hommes : Le Minotaure, la déesse Concorde ou  Saint-Georges côtoient les héros du travail... De gauche à droite : Crète, Italie : Pordenone, Croatie : Zadar, Suède : Jamtlands Län, Roumanie : Mamamures.

Elle montre également de façon évidente les points communs, l'unité, les particularités propres aux sous-ensembles européens.
Pour prendre un exemple, l'héraldique des pays celtiques - Bretagne et îles britanniques – utilise fréquemment l'hermine, ainsi que certains motifs récurrents. On retrouve souvent les mêmes combinaisons d'émaux. C'est également vrai pour la péninsule italique, hispanique, le monde germanique, scandinave, slave....

L'unité culturelle des grands ensembles européens mise en évidence par l'héraldique.
De gauche à droite : Angleterre : Yorkshire West riding, Irlande : Kilkenny, Bretagne : Pays de Vannes, Pays de Galles : South Glamorgan.


En tant qu'illustrateur, j'ai privilégié la simplicité.
Tous les blasons ont été redessinés pour un maximum de lisibilité.
C'est le but premier de l'héraldique.
Au Moyen-Age, un blason est avant tout un bouclier, qui doit être identifié d'un seul coup d'œil dans une bataille...

Dans ce même esprit, j'ai donc également "héraldisé" certains symboles modernes. En effet, quelques collectivités territoriales d'Europe, nouvellement créées ou reformées, se sont dotées d'armoiries malhabiles, voire de« logos » plus proches du style publicitaire que de l'héraldique traditionnelle.
C'est le cas, par exemple, du blason des Marches, en Italie, de celui de la Chukotka, en Russie et des armes de Kinross, en Ecosse.
Quelques exemple de blasons créés à partir de logos ou héraldisés selon les règles traditionnelles.

La mise en page a été réalisée par mon ami Jean-Eric Balnoas, maquettiste de grand talent, qui a su parfaitement saisir l'esprit du monde des blasons et donner à ce livre une dimension esthétique remarquable.

Un exemple de double-page intérieure. L'ouvrage compte plus de 300 pages.
L'éditeur est Yoran Embanner, de Fouesnant, dont la réputation en matière de culture européenne n'est plus à faire. Passionné de science héraldique, Il s'est également beaucoup investi pour la réalisation de cet ouvrage qui lui tient énormément à cœur.
Aux confins de l'héraldique.
Certains peuples de la fédération de Russie ont des emblèmes nationaux empruntés à des traditions qui s'éloignent de l'héraldique européenne classique. Appartenant à l'Europe au sens géographique, le livre a choisi de les inclure. Ce sont souvent des symboles chamaniques, venus de la nuit des temps, d'une grande force et d'une grande beauté.
De gauche à doite : Evenkia, Komia, Tatarstan.

La Harpie héraldique. Le livre compte de très nombreuses illustrations ainsi qu'un lexique détaillé.

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